Le Grenelle de l’Environnement

Le Grenelle : qu’est-ce que c’est ?

Le Grenelle de l’Environnement (initialement appelé Grenelle Environnement) a été lancé en 2007 sur une initiative de Nicolas Sarkozy, alors récemment élu président de la République. Constatant l’ampleur de la crise écologique qui frappe le pays, il décide de réunir des représentants de l’Etat, mais aussi des ONG environnementales, des partenaires sociaux et des collectivités locales. L’idée est de discuter de la mise en place d’actions pour réduire le réchauffement climatique et permettre la préservation de la biodiversité.

Sur le long terme, l’objectif principal du Grenelle de l’Environnement est de marquer le point de départ à la mobilisation des français pour la sauvegarde de l’environnement et la mise en œuvre d’initiatives de développement durable. Différentes phases ont constitué le Grenelle de l’Environnement. Les différents groupes de travail ont commencé par travailler sur la nécessité d’engager le dialogue et d’aboutir à l’élaboration d’une série de propositions sur des thèmes différents.

De nombreux sujets ont été abordés, tels que les transports, la santé, l’énergie ou encore la gestion des déchets. Dans un second temps, une phase de consultation a été annoncée. Des rencontres ont été organisées et un forum sur internet a été mis en place afin d’amener le public à s’exprimer sur les propositions. Des débats ont également été tenus à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Enfin, le gouvernement a discuté des mesures à mettre en place. Des grands axes d’actions ont été déterminés et le 25 octobre 2007, Nicolas Sarkozy a annoncé la mise en place de 268 engagements en faveur de l’environnement.

 

Les actions mises en place

A la suite du Grenelle de l’Environnement, deux lois ont été adoptées. La loi « Grenelle 1 », promulguée en août 2009, visant à mettre en avant les engagements pris par l’Etat concernant la lutte contre le réchauffement climatique, promeut l’instauration d’une nouvelle forme de gouvernance et fait de la protection de la biodiversité une priorité. Parmi les mesures phares de cette loi, la taxe carbone, destinée à encourager les comportements respectueux vis-à-vis de l’émission de carbone, a été abandonnée en 2010, causant la colère de nombreux écologistes.

Promulguée en juillet 2010, la loi « Grenelle 2 » met quant à elle en application la plupart des engagements pris par le Grenelle de l’Environnement. Les dispositions mises en œuvre concernent notamment l’habitat et l’urbanisme, les transports, l’énergie, la biodiversité, la santé environnementale et la gestion des déchets. Entre autres, cette loi promet de favoriser l’utilisation du papier recyclé, l’interdiction de toute forme de publicité sur les pesticides ou bien le développement des transports en commun.

 

10 ans après : quel bilan ?

Même si la plupart des décrets ont été appliqués, une grande majorité des objectifs n’a pas été atteinte. On note des efforts en matière d’énergies renouvelables, avec notamment l’augmentation du parc éolien. Cependant, un nombre important d’objectifs a été revu à la baisse.

Par exemple, l’agriculture biologique n’a que peu progressé et les moyens financiers prévus pour la rénovation des bâtiments, permettant l’amélioration de l’efficacité énergétique, n’ont pas été suffisamment importants. D’un point de vue énergétique, l’objectif d’une baisse de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 ne sera jamais atteint.

Mais c’est très certainement en matière de transport que l’échec est le plus important. La mise en place de l’écotaxe, taxe sur le kilométrage des camions transportant des marchandises, a été repoussée par deux fois, puis finalement abandonnée en 2014 sous la pression des « bonnets rouges », un groupe de revendicateurs bretons. Cette taxe, permettant de faire payer les véhicules pollueurs, qui devait initialement rapporter près de 890 millions d’euros par an aux administrations publiques, aura coûté plus d’un milliard d’euros à l’Etat. Le Grenelle de l’Environnement représentait un véritable espoir pour la protection de l’environnement et la prévention du réchauffement climatique. Cependant, l’absence de la question du nucléaire dans les débats et la mauvaise application de la loi « Grenelle 2 » ont fragilisé sa mise en œuvre et ont fait douter le grand public.

 

La question de l’environnement aujourd’hui

Dix ans après l’échec des Grenelle 1 et 2, la question de l’environnement n’a que peu évoluée et les avancées majeures se font rares, même si le problème reste au cœur des préoccupations. En décembre 2015, la tenue de la COP21, à Paris, a fait beaucoup parler. Au terme de 2 semaines de discussions et de négociations intenses, les 195 états membres de la Convention des Nations Unies ont adopté l’Accord de Paris. L’objectif global de cet accord est de limiter la hausse des températures au-dessous de 2 degrés d’ici 2100. Pour cela, la principale mesure concerne la limitation des émissions de gaz à effets de serre. De plus, une aide financière sera accordée aux pays en voie de développement afin de les aider à atteindre cet objectif.

L’année d’après, la COP 22, organisée à Marrakech, a permis la mise en place d’un programme de travail pour permettre l’application de cet accord, alors que la COP 23, qui a eu lieu en novembre dernier, était chargée de négocier les règles d’application. Cependant, depuis la signature de l’accord de Paris, les Etats-Unis se sont retirés, ce qui a entraîné le scepticisme de certains pays en voie de développement. La COP 21 a été un succès politique indéniable, d’autant plus que l’enjeu est important. Néanmoins, alors que sa mise en place n’est prévue que pour 2020, certains états font déjà part de leurs doutes quant à la possibilité d’atteindre les objectifs fixés avec si peu de moyens.

La protection de l’environnement est une problématique présente depuis de nombreuses années. Le Grenelle de l’Environnement a marqué les esprits, mais reste également le symbole des promesses non tenues. Afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs, il est important de travailler dès maintenant pour le futur et d’unir les efforts pour espérer avoir des retombées positives. Est-ce que les actions mises en place à travers le monde seront suffisantes pour garantir le futur de notre planète ? Seul l’avenir nous le dira.