Les circuits courts et la mobilité douce en zones urbaines denses

Les circuits courts et les mobilités douces datent d’aussi loin que la création des premières sociétés. Au cours du siècle dernier, les dynamiques de mondialisation et d’industrialisation ont mis à mal ces systèmes de distribution et de transports. On a préféré privilégier le fonctionnement des chaînes de valeur mondiale, les circuits longs ainsi que l’utilisation de l’automobile et des camions, au détriment des échanges de proximité. Ces dernières années,
et notamment depuis la crise sanitaire, la tendance semble peu à peu s’inverser.
Selon une étude IPSOS, 79% des Français se disent sensibles à l’origine géographique des produits qu’ils consomment : en effet, le local serait pour eux la première garantie de qualité et de traçabilité.

Qu’est ce que le circuit court ?

Selon la définition officielle du ministère de l’Agriculture et de la Pêche, il s’agit d’un : « mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire ».

Pour ainsi dire, le circuit-court est un système de distribution, dans lequel intervient au maximum un intermédiaire entre le producteur et le client final. Il existe une variété de débouchés : le produit peut être vendu directement sur le lieu de production, dans les marchés, en grande distribution, via des livraisons à domicile ou encore en restauration collective et commerciale. Il existe aussi des Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (ou AMAP) qui s’emploient à établir le lien entre les producteurs locaux et les consommateurs.

Le circuit court est un système qui peut s’opérer entre producteurs et consommateurs, mais également entre collectifs. Il permet de renforcer les liens entre zones urbaines et rurales, favorisant ainsi une meilleure reconnaissance mutuelle entre agriculteurs et citadins. Outre son action bénéfique sur le renforcement des liens sociaux, le circuit-court présente de nombreux avantages pour tous les acteurs y étant impliqués. Les producteurs y voient une sécurisation du modèle économique de leur activité : ils ont un meilleur contrôle sur les débouchés ainsi que sur les prix. Ils obtiennent une reconnaissance directe de la part des consommateurs, ce qui leur permet d’adapter leur production en fonction des besoins.

Aussi, opter pour le circuit-court lui permet de diversifier de son activité et d’être rémunéré au juste prix, les marges des intermédiaires étant significativement réduites. Ce mode de distribution profite également aux consommateurs : il lui permet, lui aussi, d’accéder à ses produits au juste prix. Aussi, dans une quête de sens et de qualité toujours plus approfondie, le circuit-court répond à des motivations éthiques et écologiques qui préoccupent de plus en plus les Français. Il leur permet de mieux maîtriser leur consommation et agir pour l’économie locale, en faveur de l’environnement !

Nous voyons donc que le circuit-court profite au Territoire dans son ensemble et se présente comme un véritable retour aux sources. En s’adaptant à ses richesses matérielles (fleuves, mer, etc.) et non matérielles (cultures, styles de vie, savoir faire, etc.), il maintient – voire crée – des emplois locaux, et permet le développement d’une économie plus  sociale et solidaire. Le confinement décrété au printemps dernier a eu un réel impact sur l’approvisionnement des villes françaises. Le recours aux circuits courts a permis une meilleure résilience de ces systèmes d’approvisionnement, notamment grâce à l’essor des plateformes numériques. La digitalisation des services et l’apparition des services « Click & Collect », dont le développement a été soutenu par des actions gouvernementales, a permis d’accroître drastiquement le potentiel de vente directe et des services de proximité.
D’un point de vue écologique, nous pourrions penser qu’une diminution des distances entraînerait un amoindrissement de l’impact sur l’environnement. Néanmoins, si les avantages sociaux et économiques sont avérés, le recours à ce système de distribution ne présente des avantages écologiques que si les moyens de transports associés sont doux.

Les mobilités douces

Nous définissons les mobilités douces comme étant l’ensemble des alternatives la voiture, en tant que déplacements non motorisés ou « propres » (fonctionnant à l’électricité par exemple). On y comprend alors la marche à pied, le vélo, les trottinettes, mais aussi les rollers, skateboard et tout autre véhicule à propulsion humaine. Les mobilités douces présentent de nombreux avantages : elles permettent d’être plus rapide dans les axes de
circulation saturés. Non motorisées, elles entraînent également une réduction de la pollution (GES, sonore), et favorisent l’activité physique des personnes, par conséquent, permettant ainsi augmentation de la qualité de vie. Investissements malins, elles permettent une diminution des coûts de transport entre le domicile et lieu de travail, mais aussi une optimisation du temps, ressource si essentielle de nos jours ! En dépendant moins des conditions de circulation (embouteillages), on voit dans leur usage un moyen de réduire une partie du stress du quotidien.

Cette « éco-mobilité » est plus simple à mettre en œuvre dans les milieux urbains, et elle se révèle très utile pour réduire le temps de livraison et l’impact environnemental du « dernier kilomètre » qui sépare le client de sa commande. Selon l’association Cipra, les transports sont la première source d’émission de gaz à effet de serre en France (ils représentent près de 29% des émissions totales !). Qu’il s’agisse d’un usage particulier, ou professionnel dans le cadre des circuits-courts, le recours aux mobilités douces est un réel moyen de prendre soin de notre environnement. De plus en plus de d’entreprises les adoptent, pour les livraisons de repas par exemple, de courses, mais aussi les services de Laverie ! A Paris, par exemple, la start-up Laverie Privée propose un service de collecte et livraison du linge, à vélo, dans toute la capitale ! Les clients n’ont plus à se déplacer, ils délèguent leur corvée de
linge pour le récupérer lavé, séché, voire plié et repassé. L’avantage de la mobilité douce est que, affranchi d’une grande partie des contraintes de circulation urbaine, le service de livraison peut s’effectuer dans la même journée.