Jardin écologique du Vieux-Lille, un havre de biodiversité

Le Jardin écologique de Lille est un joyau de biodiversité situé au cœur même de la ville de Lille, sur le site de la Citadelle. Il fait partie des atouts qui ont permis à la ville de s’inscrire comme Capitale française de la biodiversité depuis 2012.

La reconquête de la biodiversité au cœur du projet lillois

La ville de Lille accueille depuis de nombreuses années une biodiversité conséquente. Dès le début des années 2000, la ville s’est engagée dans une politique de gestion écologique de ses espaces verts. Au cœur de cette politique, s’inscrit la reconquête et la préservation de la biodiversité, notamment à travers l’adoption, en 2011, d’un Plan Biodiversité de la ville et, en 2012, le label Capital française de la Biodiversité.

Le caractère exceptionnel du Jardin écologique provient de son intégration dans la ville, formant ainsi une trame verte avec les 1300 hectares de parcs, jardins et espaces naturels de la métropole lilloise, façonnés autour du lacis de rivières et canaux. Les continuités écologiques constituent en effet un enjeu majeur de la préservation de la biodiversité des espèces et des habitats. Le plan local d’urbanisme révisé fixe d’ailleurs un coefficient de biotope dans le but d’accroître la végétalisation des projets d’urbanisme réalisés à Lille.

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Le Jardin écologique constitue ainsi un réservoir de biodiversité urbaine exceptionnel, rattaché aux 340 hectares d’espaces verts et naturels de la Ville par des corridors fonctionnels.

Espèces et habitats, que trouve-t-on dans le Jardin écologique du Vieux-Lille ?

La politique environnementale conduite par la ville de Lille porte ses fruits. Ainsi, depuis 2002, 14 espèces floristiques sont réapparues, dont certaines protégées :

  • jonc subnoduleux,
  • plantain d’eau à feuilles lancéolées.

Plus de 300 espèces faunistiques ont également réinvesti les espaces naturels lillois, parmi lesquels des espèces protégées :

  • martin pêcheur d’Europe,
  • calliptamus italicus (inscrit sur liste rouge des espèces menacées),
  • faucon pèlerin.

Le site du Jardin écologique a même été classé Réserve naturelle volontaire. Le statut de réserve naturelle a cependant été supprimé par la loi du 27 février 2002 « démocratie et proximité », remplacé par celui des réserves régionales classées par les conseils régionaux. Le Jardin écologique n’a pas été considéré comme suffisamment important pour justifier un classement en réserve naturelle régionale.

Le Jardin écologique du Vieux-Lille accueille de nombreuses espèces faunistiques et floristiques au sein d’habitats diversifiés :

  • rivière,
  • espaces boisés,
  • courtil aménagé,
  • espaces arbustifs,
  • mare,
  • remparts,
  • butte du chemin de fer.

On y trouve notamment des plantes protégées comme la doradille noire ou la lathrée clandestine, ainsi que de nombreuses prêles, l’ombilic des rochers, des fougères scolopendres ou encore des polypodes vulgaires. On y trouve aussi une large biodiversité faunistique, des insectes et octopodes aux reptiles et amphibiens en passant par les oiseaux et les mollusques.

Un jardin écologique, patrimonial et pédagogique

Le Jardin écologique du Vieux-Lille a été développé sur la Plaine de la Poterne. Le projet a été porté par la Ville de Lille et l’association Lisières. Celle-ci est chargé de l’animation du Jardin écologique et de sa gestion. Comme pour le Parc de la Citadelle, il ne s’agit pas seulement d’un projet écologique, mais aussi d’un projet de mise en valeur du patrimoine historique. En effet, le jardin se situe sur l’un des remparts les plus importants après ceux de la Citadelle, laissant admirer aux promeneurs ses vestiges :

  • la Porte d’eau,
  • l’ouvrage à cornes,
  • le bastion à orillons.
  • une casemate datant de 1870,
  • un blockhaus.

L’association a redonné une visibilité à la Tortue, cours d’eau présent sur le site également appelé « rivière à morts », en vue de sa recolonisation par la nature. Les berges ont été reprofilées pour permettre aux martins pêcheurs de venir y nicher. Parallèlement, le lierre a été éradiqué des remparts pour faciliter la reprise d’une végétation plus remarquable et diversifiée. Les chauves-souris ont aussi retrouvé une place au sein de l’ancien blockhaus et des aménagements ont été réalisés pour permette aux abeilles sabulicoles de s’y installer.

Le projet mené par l’association inclut la construction d’une matériauthèque et d’un germoir. La première, éco construite (bois brut, toiture végétalisée, etc.), permet de stocker des matériaux de récupération qui serviront dans les différents chantiers participatifs menés par l’association. Le second, dont l’impact carbone doit être positif, constitue un lieu d’accueil à l’entrée du Jardin écologique pour les habitants des quartiers voisins, les entreprises ou les associations lilloises.

L’association Lisières agit aussi pour la formation du public sur les questions relatives à la place de la nature dans la ville et à son usage (matières premières venant du jardin, ressources provenant des arbres, etc.). Elle intervient également dans les écoles et organise régulièrement des visites ludiques, des concerts, des fêtes autour des saisons, des ateliers (fabrication de briques en argile, construction en terre crue, etc.).