Vergnet: la relance de l’énergie éolienne française ?

Le principal fabricant d’éoliennes français, le groupe Vergnet, a été officiellement repris par le holding financier Arum avec à sa tête Patrick Werner, ancien dirigeant de la Banque Postale. Cette décision du Tribunal de commerce d’Orléans fait suite à un redressement judiciaire de l’entreprise datant de fin août.

 

Le groupe Vergnet, leader français de l’énergie éolienne en difficulté

Le fabricant d’éoliennes Vergnet, basé à Ormes dans le Loiret, avait été placé fin août en redressement judiciaire suite à un endettement latent que le groupe ne parvenait pas à rectifier. Pourtant, l’entreprise dominait de loin son marché, avec une forte capacité d’exportation à l’international (en particulier dans des pays où il n’est pas facile de vendre de tels dispositifs). D’un point de vue technique, les éoliennes Vergnet sont à la pointe du développement. Il s’agit principalement de machines de petite et moyenne puissance, pour certaines disposant d’un système mixte (intégrant des panneaux solaires par exemple), et surtout réputées pour leur résistance aux cyclones. Autant dire que l’entreprise semblait bien ancrée dans son marché, mais elle n’est cependant pas parvenue à lever ses dettes pour financer nombre de chantiers en retard, d’où le redressement judiciaire.

 

La reprise de Vergnet, prometteuse ou vouée à l’échec ?

La reprise du groupe est une excellente nouvelle pour le marché éolien français, mais non pérenne pour certains membres de l’ancien personnel de l’entreprise.

Pourtant, le plan de reprise du holding Arum semble encourageant. Tout d’abord, tous les employés (140 au total) seront conservés, avec une promesse d’absence de plan social pour une durée de 2 ans. En effet, selon Patrick Werner, les difficultés du fabricant n’ont rien à voir avec une question de sureffectif, mais est juste lié à un manque de confiance des financiers, ayant entraîné les retards sur les chantiers. Une rectification de cet aspect conduira selon lui à une relance rapide du marché. Ainsi, nul besoin de plan social au départ, en particulier avec une promesse d’investissement initial de 1.5 millions d’euros de la part d’Arum.

Malgré toutes ces intentions encourageantes, le personnel de Vergnet reste dubitatif, en particulier sur la question de la relance des ventes. Selon eux, le plan de relance de Patrick Werner est trop flou pour être crédible. A cela s’ajoute une méfiance vis-à-vis des associés eux-mêmes du holding financier: pour le personnel, voir Patrick Werner (ancien banquier n’ayant aucune expérience dans l’énergie) s’associer au fond spéculatif américain Gem ainsi qu’au repreneur de Krief Group (auparavant condamné pour escroquerie) n’augure rien de bon. D’autant plus que le point central du plan de reprise d’Arum est basé sur l’instauration de confiance avec les financiers !

 

Espérons que malgré les craintes de l’ancien personnel de Vergnet quant à la capacité du holding financier de relancer les ventes du groupe, une telle stratégie s’avère à l’avenir payante de manière à redonner des couleurs au marché de l’énergie éolienne français.