Le département de Charente-Maritime a récemment mis en place un vaste plan visant à équiper une partie de ses bâtiments en photovoltaïque. C’est dans ce contexte qu’a été effectuée une première mondiale: une installation photovoltaïque organique de plus de 500 m² sur le toit d’un collège.
Un film photovoltaïque organique
Il s’agit d’une technologie récente s’apparentant aux panneaux solaires quant à son utilité. Cependant, elle possède ses propres particularités qui en font un outil prometteur venant en complément des technologie préexistantes. Cette bande composée de carbone capte l’énergie solaire et la convertit en énergie électrique (il s’agit ni plus ni moins de cellules photovoltaïques après tout). De par sa souplesse et sa légèreté (seulement 1 kg/m²), elle peut se coller sur n’importe quelle type de surface, ce qui constitue une véritable amélioration comparée à la rigidité et au poids des panneaux existants. A l’instar du collège de La Rochelle sur lequel ont été installés ces films photovoltaïques, la toiture en zinc trop légère du bâtiment n’aurait pu supporter l’installation de panneaux solaires.
De plus, la mise en place de cet équipement est bien plus rapide qu’auparavant. Alors que 3 mois auraient été nécessaires pour une installation de panneaux solaires sur le toit du collège, ces bandes photovoltaïques n’ont demandé que 2 semaines pour être totalement fonctionnelles. Et ce n’est pas fini ! Le procédé de fabrication de ces dernières est également plus écologique que pour les panneaux solaires, du fait de la quantité plus importante de produits chimiques utilisés pour le traitement du silicium composant les panneaux solaires, comparée à ce que demande le carbone des films.
Cependant, cette technologie n’est pas encore tout à fait mature et ne peut être industrialisée pour le moment. Ses performances restent faibles comparées aux panneaux solaires: un rendement 4 fois inférieur pour un coût 3 fois supérieur à ces derniers.
Un projet test pour ENGIE et le département
La Charente-Maritime, département de la région Nouvelle Aquitaine, voit dans ce projet un moyen d’être à la pointe de l’innovation en termes d’énergie photovoltaïque. Il s’agit d’ailleurs d’une première mondiale, car jamais une telle surface n’a été couverte par les films organiques. Une aubaine pour la région, très investie dans la transition énergétique, d’autant plus que ce projet a été intégralement financé par Engie.
Bien que ces films photovoltaïques ne soient pas fabriqués par le géant industriel français, mais par la société allemande Heliatek, celle-ci est malgré tout détenue à hauteur de 6.6% par Engie. L’objectif pour le groupe est de d’utiliser une volonté de transition énergétique locale pour établir des tests à échelle réelle de la fiabilité d’une technologie sur laquelle il pourrait rapidement devenir un leader mondial. De nombreuses améliorations de la technologie sont prévues pour les années à venir. Quant au prix élevé, celui-ci sera amené à baisser au fur et à mesure de l’industrialisation de la fabrication de ces films organiques.